Exceptionnellement un collectionneur privé ouvre ses portes à la Maison Ravier qui propose de découvrir un florilège d’œuvres réalisées entre 1800 et 1990. Par sa richesse et sa diversité cet ensemble sera présenté en trois grandes séquences : deux cette année si les conditions sanitaires le permettent, la dernière à partir du printemps 2022.
Le parcours muséographique rassemblera des artistes qui œuvrent dans un même esprit, pouvant parfois constituer un groupe. Le visiteur habitué des lieux trouvera sans doute des réminiscences de thèmes que la Maison Ravier a déjà abordés.
Un catalogue accompagnera ces trois expositions.
Parcours 1 : de 1800 à 1914
Cette première présentation est consacrée à la période des années 1800 à 1914. Cette date butoir correspond à la tenue de l’Exposition internationale de Lyon, sur le modèle des Expositions universelles. Elle révèle aux Lyonnais les artistes de la Modernité conduits, entre autres, par la cordée Braque-Picasso. Cette année symbolique est aussi celle de la Première guerre Mondiale. Elle nous rappelle que de nombreux peintres suspendent progressivement leur activité, parce qu’ils sont mobilisés, pour ceux qui sont en âge de l’être, ou par manque d’envie et de commandes pour les plus âgés.
Pour donner aux visiteurs des points de repères, nous avons choisi d’organiser cette exposition par thèmes, à l’intérieur desquels nous tentons de maintenir une chronologie illustrant des différences de styles ou des rapprochements d’artistes qui partagent les mêmes préoccupations artistiques.
Parcours 2 : de 1920 à 1940
À Lyon, l’intervalle entre les deux conflits mondiaux correspond à l’émergence de nombreux groupes artistiques. Entre 1920 et 1924, un groupe d’une quinzaine d’artistes, issus de la Fabrique, nom qui désigne l’industrie de la soie, s’autoproclame les Ziniars, en référence aux zinnias souvent dessinés pour les soieries. À partir des réunions des Ziniars naît le Salon du Sud-Est en 1925, pensé pour concurrencer le Salon d’Automne de Paris et destiné à soutenir la Modernité voire l’avant-garde lyonnaise.
Entre 1930 et 1936, les Nouveaux leur succèdent. Ils profitent de la percée de leurs aînés et du Salon du Sud-Est qui présente aussi des artistes non lyonnais, ouvrant de nouvelles perspectives picturales.
Par la suite, Albert Gleizes, théoricien du cubisme, réunit ceux qui ont suivi son enseignement s’appuyant sur la forme, le mouvement et la lumière. Ces procédés plastiques doivent conduire le spectateur à la méditation, à la contemplation. Entre 1936 et 1940, le groupe Témoignage a poursuivi cette idée de renouvellement de l’art.
Des artistes, restés en marge de ces différents groupes, seront également présentés.
Parcours 3 : de 1950 à 1990
La chronologie reprend son cours en 1950. Après les rudes années de guerre, quelques anciens des Beaux-arts de Lyon entendent conserver un esprit d’indépendance en prétendant n’appartenir à aucune école : le Sanzisme (sans « isme ») est né. C’est véritablement le dernier groupe lyonnais identifié, chacun reprenant rapidement sa propre route.
La Modernité suppose aussi une rupture avec la peinture de chevalet et la figuration. Cette dernière partie propose aussi d’envisager les diverses voies empruntées par des expressions abstraites.
Par ailleurs, d’autres artistes partagent les mêmes qualités d’invention en utilisant toutes sortes de matériaux et de matière : leurs créations sont dans la droite ligne de l’Art Brut ; d’autres expriment un univers proche de l’Art Naïf.
En raison de la diversité des œuvres présentées, cette exposition est très largement consacrée aux artistes indépendants qui constituent la deuxième moitié du XXe siècle.